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Le Holding chez Winnicott

Le holding est un concept psychanalytique introduit par Donald Winnicott, psychanalyste anglais proche de Mélanie Klein.

Le holding désigne l’ensemble des soins donnés à l’enfant par la mère et sa capacité à contenir ses angoisses à la fois sur le plan physique (le fait de porter dans les bras, de bercer etc.) et psychique (la capacité de la mère à penser les émotions de son enfant).

On peut traduire le terme « holding » par maintien ou portage en français mais, comme pour de nombreux concepts winnicottiens (game/play, squiggle, etc.) les traducteurs ont souvent préféré conserver le terme anglais.

holding-winnicott

Origines du holding


Donald Winnicott étudie avec une attention particulière les relations entre les mères et leur enfant. Alors qu’à son époque la psychanalyse avait tendance à se centrer sur le fonctionnement intrapsychique, Winnicott souligne, tout au long de son œuvre, l’importance des relations interpersonnelles en particulier chez l’enfant.

Il décrit notamment la relation spécifique qui s’instaure, lors des premiers mois de la vie, entre la mère et son bébé. Il parle de « préoccupation maternelle primaire » pour décrire le lien qui s’instaure alors entre la « mère suffisamment bonne » et son enfant.

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Holding, handling et object presenting


D. Winnicott va donc étudier très concrètement ce qui se joue dans la dyade mère-enfant. Il observe notamment la façon dont la mère prend soin de l’enfant (« nursing »). Il retient trois grandes dimensions de ces soins :

 

Le holding :


Il correspond comme nous l’avons vu au portage, au fait de tenir mais aussi à la contenance psychique.


Le Handling : différence entre holding et handling
 

Le handling renvoie à une dimension plus pratique et plus active que le holding. Il correspond aux soins prodigués à l’enfant : le fait, par exemple, de le laver, de le changer ou de l’habiller.

Winnicott décrit l’importance de ces soins dans le développement psychique de l’enfant. En effet, la mère n’est pas un robot, lorsqu’elle lave son enfant, par exemple, elle le fait en le pensant d’une certaine manière. Le syndrome de l’hospitalisme témoigne ainsi tragiquement de l’importance de l’échange émotionnel, affectif lors des soins prodigués au bébé.

Le handling permet au bébé se constituer une enveloppe, une « peau » dira plus tard Anzieu, sur laquelle va s’étayer la constitution de son moi (son identité pourrait-on dire ici). La notion de moi-peau doit d’ailleurs beaucoup aux théories de Winnicott.

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L’object presenting :

L’object presenting (là encore le terme anglo-saxon a été conservé) pourrait être traduit par « le fait de présenter l’objet ». Il désigne la façon dont la mère présente le monde à l’enfant. Elle va, en effet, introduire l’enfant à l’existence d’un extérieur à la dyade mère-enfant.

Pour d’autres auteurs cette dimension est plutôt reliée à la fonction paternelle (chez Bion qui parle de vectorisation ou, en France, chez Lacan). Il sera ainsi reproché à Winnicott d’avoir trop mis l’accent sur le lien mère-enfant et d’avoir eu tendance à laisser dans l’ombre, en arrière plan, le rôle du père dans l’ouverture vers le monde (on parle classiquement de la « fonction de tiers » du père ou du substitut paternel).

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Le holding : un portage a deux dimensions :
 

Le holding est une notion à l’interface du physique et du psychique. Il renvoie à la façon dont ces deux dimensions s’entremêlent. On peut donc distinguer un portage physique et un portage psychique (même si dans la réalité l’un ne va pas sans l’autre)

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- Le portage physique
 

Le holding est d’abord décrit comme un portage physique : une manière de tenir, de porter le bébé. Winnicott souligne que certaines mamans n’arrivent pas à tenir leur bébé comme si leurs mains n’étaient pas assez sûres.

Le dialogue tonico-émotionnel entre la mère et son enfant sera par la suite étudié plus en profondeur par les psychomotriciens qui se réfèrent souvent à cette notion de holding. Ils vont avoir une attention particulière à la manière dont les émotions (les peurs, les craintes qui peuvent renvoyer à l’histoire de la mère) vont se transmettre à l’enfant par l’intermédiaire du corps.

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- Le portage psychique :


La dimension psychique du portage est également essentielle pour Winnicott : elle renvoie à la capacité d’attention de la mère, à la qualité de sa présence et à sa capacité à penser les émotions du bébé (à s’interroger, par exemple, sur le sens de ses pleurs, à lui parler pour le rassurer, etc.)

Cette dimension est à rapprocher de la notion de rêverie maternelle et de fonction alpha chez le psychanalyste Wilfred Bion. En effet, pour Bion, la mère va transformer des émotions incompréhensibles du bébé (les éléments Bêta) en images, en pensées ou en rêveries (les éléments Alpha).

Source : http://psy-enfant.fr/holding-donald-winnicott/

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