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Théories et classifications
des Mécanismes de Défense

Psychanalyse Marseille 13006 13008

Les théories psychanalytiques distinguent de nombreux mécanismes de défenses, mais leur classification ne fait pas consensus. Si la majorité des théoriciens s'accordent sur les caractéristiques principales telles que leurs buts et leurs fonctionnements, des caractéristiques secondaires tels que le lien d'un mécanisme à la personnalité, ou les origines de ces mécanismes dans la psyché, ont donné naissance à plusieurs catégorisations des Défenses du Moi.

 

L'angoisse comme origine

 

L'une des premières classifications est le fait d'Anna Freud , qui, dès 1936, tente de regrouper l'ensemble des mécanismes de défenses mis à jour par son père. Elle en catégorise 5 principaux (refoulement, régression, formation réactionnelle, projection, sublimation) et 5 secondaires (isolement, annulation, introjection, renversement en son contraire, renversement sur soi/automutilation). Outre ces mécanismes, Anna Freud tente de classifier également les mécanismes dont elle a reconnu l'existence, en fonction des caractéristiques particulières des situations angoissantes qui amènent l'utilisation de ces mécanismes. Ainsi, par exemple, l'angoisse de la différenciation du monde, et particulièrement de la mère, avec soi, amène le nourrisson à développer l'utilisation du clivage. Autre exemple, le déni interviendrait lors des situations angoissantes de castration ou de la perte d'une personne aimée.

 

La valeur d'adaptation des mécanismes

 

A partir de 1971, puis 1976 et enfin formalisé dans "Les mécanismes de défense du Moi : un guide pour les chercheurs et cliniciens" (1993), George Vaillant classifie les mécanismes en fonction de leur valeur d'adaptation à la réalité à l'âge adulte.

 

Ainsi, si certains mécanismes présentent une valeur d'adaptation positive, tels que la sublimation, l'altruisme ou l'humour, d'autres sont considérés comme présentant une adaptation délétère (isolation, régression), immature (fantaisie, idéalisation), voire franchement pathologique (déni, distorsion).

 

Vaillant regroupe alors les mécanismes de défenses au sein de quatre grandes catégories, dont on peut remarquer que chacune présente un type de mécanismes de défenses prototypique :

 

1. Les mécanismes d'allure psychotique

 

Le prototype défensif est le mécanisme de clivage qui dénie la réalité. Les mécanismes d'allure psychotiques, lorsqu'ils sont pathologiques donnent l'impression que la personne qui en souffre est complètement en dehors de la réalité, irrationnelle, voire folle.

 

2. Les mécanismes immatures

 

Le prototype défensif est la projection. Ces mécanismes distordent la réalité dans le but de modifier une perception dérangeante ou inconfortable, notamment en lui attribuant une origine ou une cible différente. Des mécanismes tels que la projection ou la somatisation permettent ainsi de refuser un conflit en modifiant sa direction.

A noter : Vaillant considère que le déplacement est un mécanisme d'allure névrotique, alors qu'il pourrait être inclus dans une telle description de mécanisme "immature". Il exclut par ailleurs certaines défenses immatures (telles qu'idéalisation ou clivage, qui bien qu'immatures également, distordent la réalité au point de la nier, d'où leur classification en défenses psychotiques)

 

3. Les mécanismes d'allure névrotique

 

Le prototype défensif est le refoulement, permettant d'ignorer les aspects de la réalité jugés simplement stressants ou franchement intolérables. Ces mécanismes, bien qu'aillant des effets bénéfiques à court-terme, peuvent (lorsqu'ils deviennent pathologiques) entrainer des difficultés à gérer les situations quotidiennes, les relations ou le travail.

 

4. Les mécanismes matures


Le prototype est la sublimation : les mécanismes matures permettent à l'individu de gérer les tensions en détournant l'angoisse vers des comportements et sentiments socialement ou culturellement désirables.

Cette classification, reconnue comme l'une des plus célèbres et pertinentes, a conduit la communauté des cliniciens à proposer une catégorisation officielle intégrée au DSM-IV à partir de 1994, présentant les mécanismes de défenses selon le niveau d'adaptation qu'ils représentent. D'autres catégorisations intéressantes, fondées sur l'idée principale de l'adaptation, se centrent sur certains aspects essentiels, telles que celle de Perry (basée sur le caractère psychopathologique de l'adaptation) ou Verwoerdt (1992, basée sur le type de réaction à la menace).



Sources :
Classification des mécanismes de défense (Vaillant, 1993)
Classification des mécanismes de défense (DSM-IV, 1994)
Classification des mécanismes de défenses (Perry, Verwoerdt)

Vaillant, G. E. (1993). "Ego Mechanisms of Defense : A Guide for Clinicians and Researchers". American Psychiatric Publishing. p. 238. ISBN 0-88048-404-7.

 

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